Cinéma / Vidéo
Projections
Reenactment / Refaire histoire
19 déc. 2010
L'événement est terminé
Depuis plusieurs années, les artistes s'inspirent de la technique du re.enactment, de reconstitution d'événements connus de l'histoire pour mieux en explorer les impensés, les oublis, les lignes de fuites et en proposer de nouvelles interprétations. Performer un événement historique, un discours, remettre en scène une archive, reconstituer l'histoire depuis un autre endroit pour mieux nous en faire entendre les résonances aujourd'hui et produire des contre-récits historiques. A rebours de l'idéologie d'une fin de l'histoire, fonctionnant parfois par uchronie ou de manière prospective, le re.enactement produit « l'archéologie symbolique » d'une lutte, d'une révolution, d'une guerre, d'un événement médiatique.
Reenactment / Refaire histoire
Depuis plusieurs années, les artistes s’inspirent de la technique du
re.enactment, de reconstitution d’événements connus de l’histoire pour mieux en
explorer les impensés, les oublis, les lignes de fuites et en proposer de
nouvelles interprétations. Performer un événement historique, un discours,
remettre en scène une archive, reconstituer l’histoire depuis un autre endroit
pour mieux nous en faire entendre les résonances aujourd’hui et produire des
contre-récits historiques. A rebours de l’idéologie d’une fin de l’histoire,
fonctionnant parfois par uchronie ou de manière prospective, le re.enactement
produit « l’archéologie symbolique » d’une lutte, d’une révolution, d’une
guerre, d’un événement médiatique.
Irina Botea – Auditions for a revolution (24 min, 2006, Roumanie)
Irina Botea, née en 1970, vit et travaille à Bucarest et Chicago où elle
enseigne. Son travail, qui se nourrit de l’esthétique documentaire et
théâtrale, tente de ré-interpréter les images des médias qui font “l’Histoire”,
et de développer une empathie pour les protagonistes, plus ou moins actifs,
d’une situation historique qui ne nous est maintenant connue que sous une forme
médiatique. Auditions for a Revolution, réalisé en 2006, remet en scène les
événements de la révolution roumaine de 1989.
Mark Tribe - Port Huron Project (15 min, 2008, Etats-Unis)
Conçue par l’artiste et curateur Mark Tribe - fondateur de Rhizome.org - le
Port Huron Project Reenactments est une série de reenactments des discours de
protestation des mouvements de la Nouvelle Gauche contre la guerre du Vietnam
(Angela Davis, Cesar Chavez, Stokely Charmichael, etc). Chaque événement a eu
lieu sur le site du discours original et a été porté par un acteur social ou un
artiste à un public d’invités et passants. Dans le cadre de la manifestation
Democracy in America: The National Campaign, organisée en 2008 par Creative
Time, ces discours furent diffusés sur MTV à Time Square. Mark Tribe
s’intéresse à l’art, la technologie et la politique. Curateur pour le New
Museum of Contemporary Art, MASS MoCA, et inSite_05, il est également auteur de
New Media Art (Taschen, 2006).
Frédéric Moser & Philippe Schwinger - Capitulation Project (21 min, 2003,
Suisse)
Frédéric Moser et Philippe Schwinger – nés respectivement en 1966 et 1961 en
Suisse, vivent et travaillent à Berlin. Moser & Schwinger font de leurs
installations des lieux où se discutent les conflits, les histoires, les
rapports de force qui irriguent notre contemporanéité en empruntant des
méthodes propres au théâtre, dont ils sont issus, ou à un certain cinéma
engagé. Capitulation Project qu’ils réalisent en 2003 durant l’invasion de
l’Irak par l’armée américaine, est un reenactment d’une performance de 1970 du
Performance Group de New York abordant le massacre du village de My Lai durant
la guerre du Vietnam. Moser & Schwinger obtiennent le prix « Swiss Art Award »
3 années consécutives, en 1998, 1999 et 2000, et le prix « Providentia YoungArt
» en 2000. Ils représentent la Suisse en 2004 à la Biennale d’art contemporain
de São Paulo.
Jeremy Deller & Mike Figgis - The Battle of Orgreave (60 min, 2002, Angleterre,
co-commissioned by Artangel and Channel 4)
La Bataille d’Orgreave est le punctum d’un conflit qui opposa dans le Nord de
l’Angleterre, en 1984, les forces de l’ordre aux mineurs. Considérant que la
mémoire collective de cet épisode politique et social avait été détournée par
les médias, Deller a voulu réécrire l’histoire, et faire en sorte que les
mineurs se l’approprient. Il a donc reconstitué cette bataille 17 ans après, en
faisant appel à d’anciens mineurs et à d’anciens policiers. Jeremy Deller, en
réactivant le réseau des savoirs et des subjectivités dont l’événement Orgreave
serait censé catalyser le déclin, montre que le « double » de cet événement,
loin d’en tirer un simulacre d’histoire, transfigure le déclin en progrès ;
d’une perception statique qui stabilise les rapports de force historiques à la
force plastique des corps dont les résistances franchissent, paradoxalement,
les frontières de l’histoire et de la culture. (Morad Montazami). Lauréat du
Turner Prize en 2004 pour son installation Memory Bucket, Jeremy Deller est né
à Londres et a fait ses études d’histoire de l’art au Courtauld Institute.
Projection en présence de Frédéric Moser & Philippe Schwinger
Quand
À partir de 17h