Cinéma / Vidéo
Maine Océan
10 nov. 2001
L'événement est terminé
Maine Océan de Jacques Rozier / 1985 / 131' / coul. avec Bernard Menez / Luis Rego / Yves Afonso / Rosa-Maria Gomes / Lydia Feld / Pedro Armendáriz Jr. / Bernard Dumaine / Mike Marshall / Jean-Jacques Jelot-Blanc / Christian Bouillette / les marins-pêcheurs de l'île d'Yeu
Maine Océan de Jacques Rozier / 1985 / 131' / coul. avec Bernard Menez / Luis Rego / Yves Afonso / Rosa-Maria Gomes / Lydia Feld / Pedro Armendáriz Jr./ Bernard Dumaine / Mike Marshall / Jean-Jacques Jelot-Blanc / Christian Bouillette / les marins-pêcheurs de l'île d'Yeu
" Au début du film, il y a un contrôleur de la SNCF. Il navigue sur le " Maine Océan ". Il " fait "Nantes-Paris-Nantes et, quelquefois, un extra vers La Roche-sur-Yon. Il dira un peu plus tard dans le film que, lui, il ne peut s'empêcher d'appliquer le règlement. Et, d'ailleurs, ça se voit tout de suite, à l'entêtement qu'il met à expliquer les subtilités du compostage à une étrangère goguenarde : c'est le billet de cette Brésilienne qu'il regarde et pas elle, créature splendide que la caméra déhanchée de Jacques Rozier a voluptueusement suivie en samba. A la fin du film, deux heures dix plus tard, entre l'île d'Yeu et la côte, pour ne pas être en retard à son travail, ce contrôleur fait du " bateau-stop ", moyen aléatoire s'il en est de passer d'un point à un autre. A l'immanquable nécessité des horaires de la SNCF succède le hasard des rencontres et des amitiés qui le fera passer sur tel bateau plutôt que sur tel autre, les caprices des courants, les incertitudes de la pêche. Cette fin est très belle : le ciel et la mer y ont les incertitudes laiteuses des petits matins d'océan, et l'on passe d'un misérable rafiot à l'autre avec l'envie de pousser cette errance jusqu'aux mers sans limites et l'angoisse d'un mol étouffement dans la brume. Car tel est bien alors l'état du contrôleur, tendu vers le retour au monde des trains à l'heure, et jetant un regard d'abandon désolé vers chaque bateau qu'il quitte, bateau libre sur la mer libre. Aussi cette fin est-elle poignante. Ainsi, parce qu'il aura vécu une nuit de samba, parce qu'il se sera pris pour un artiste, parce qu'il aura rencontré un marin pêcheur à l'ivresse pathétique, parce que la mer étale l'aura porté, et que le cliquetis régulier des moteurs marins à deux temps aura apaisé son angoisse, ce contrôleur, dans le nom de son train, c'est d'abord " Océan " que peut-être il entendra ".
Emile Breton, " Révolution ", 25 avril 1986.
Lundi 5 novembre, 20h30.
Samedi 10 novembre, 15h.
Dimanche 18 novembre, 15h.
Quand
À partir de 15h