Jean Dubuffet

Cette exposition rétrospective marque le centenaire de la naissance de Jean Dubuffet, grand défenseur de "l'Art brut", qui est l'une des figures majeures de l'art du XXe siècle.

Artiste prolifique, Dubuffet érigea le non-savoir en principe pour créer une œuvre singulière, rythmée par des séries successives, explorant chaque fois de nouvelles recherches aux développements audacieux, toujours inattendus.

L'exposition s'articule autour de trois temps forts et fait alterner chefs-d'œuvre de la peinture et ensembles majeurs de dessins.

Les premiers travaux (1942-1962) témoignent de l'intérêt que l'artiste porte aux dessins d'enfants, au graffiti et à l'art brut. Le métro, les rues de Paris et la vie de campagne, sont autant de scènes qui constituent des tableaux d'une étonnante fraîcheur où Dubuffet renonce à tout ordre esthétique et ne répond plus à un souci de représentation fidèle d'une réalité.

Les années 1962 à 1974 sont consacrées au vaste cycle de L'Hourloupe, véritable exploration d'un nouveau langage qui aborde, comme par contamination, toutes les catégories artistiques. A l'aide d'un graphisme sinueux et labyrinthique, Dubuffet compose des espaces schématiques comme autant de constructions de l'esprit.

Les Théâtres de mémoire, de grand format et très colorés, marquent le début de la dernière période de l'artiste et visent à transcrire un instant de la pensée par la juxtaposition de fragments disparates. Cette représentation de la mémoire préfigure les Mires et les Non-lieux qui tendent de plus en plus à l'abstraction, jusqu'à évoquer le néant.

La rétrospective de Jean Dubuffet au Centre Pompidou est aussi l'occasion exceptionnelle d'une présentation de Coucou Bazar, spectacle qui occupe une place essentielle dans le parcours de l'artiste. Situé entre le théâtre, la danse et le mime, Coucou Bazar clôt le cycle de l'Hourloupe par une mise en mouvement de cet univers de signes et de motifs enchevêtrés qui se transforme en un vaste "tableau animé".