Débat / Rencontre
Man Ray
Le Retour à la raison
03 déc. 2006
L'événement est terminé
Man Ray raconte l'histoire dans son Autoportrait : "Je me procurai un rouleau de pellicule d'une trentaine de mètres, m'installai dans ma chambre noire où je coupai la pellicule en petites bandes que j'épinglai sur ma table de travail. Je saupoudrai quelques bandes de sel et de poivre, comme un cuisinier prépare son rôti. Sur les autres bandes je jetai, au hasard, des épingles et des punaises. Je les exposai ensuite à la lumière blanche pendant une ou deux secondes, comme je l'avais fait pour les rayographes inanimés. Puis j'enlevai avec précaution le film de la table, débarrassai les débris et développai le film dans mes cuves. Le lendemain matin j'examinai mon ouvrage qui entre-temps avait séché. Le sel, les épingles et les punaises étaient parfaitement reproduits, en blanc sur fond noir comme dans les clichés de rayons X. Mais les différentes images n'étaient pas séparées comme dans un film ordinaire. Ce que cela donnerait sur l'écran ? Je n'en avais aucune idée." (Man Ray, Autoportrait, Robert Laffont, 1964).
Avec cette cuisine filmique faite avec une apparente désinvolture, Man Ray explore de façon singulière, en moins de trois minutes, les questions les plus déconcertantes sur les conditions du cinéma.
Patrick de Haas
Patrick de Haas enseigne l'histoire de l'art contemporain à l'Université de Paris 1. Il est entre autres l'auteur de Cinéma intégral. De la peinture au cinéma dans les années vingt (Transédition, 1986, rééd. prévue 2007), Andy
Warhol, le cinéma comme "braille mental" (Paris Expérimental, 2005), et a co-dirigé avec Jean-Michel Bouhours Man Ray, directeur du mauvais movies (Centre G. Pompidou, 1997).
Man Ray raconte l'histoire dans son Autoportrait : " Je me procurai un rouleau de pellicule d'une trentaine de mètres, m'installai dans ma chambre noire où je coupai la pellicule en petites bandes que j'épinglai sur ma table de travail. Je saupoudrai quelques bandes de sel et de poivre, comme un cuisinier prépare son rôti. Sur les autres bandes je jetai, au hasard, des épingles et des punaises. Je les exposai ensuite à la lumière blanche pendant une ou deux secondes, comme je l'avais fait pour les rayographes inanimés. Puis j'enlevai avec précaution le film de la table, débarrassai les débris et développai le film dans mes cuves. Le lendemain matin j'examinai mon ouvrage qui entre-temps avait séché. Le sel, les épingles et les punaises étaient parfaitement reproduits, en blanc sur fond noir comme dans les clichés de rayons X. Mais les différentes images n'étaient pas séparées comme dans un film ordinaire. Ce que cela donnerait sur l'écran ? Je n'en avais aucune idée" (Man Ray, Autoportrait, Robert Laffont, 1964).
Avec cette cuisine filmique faite avec une apparente désinvolture, Man Ray explore de façon singulière, en moins de trois minutes, les questions les plus déconcertantes sur les conditions du cinéma.
Patrick de Haas
Patrick de Haas enseigne l'histoire de l'art contemporain à l'Université de Paris 1. Il est entre autres l'auteur de Cinéma intégral. De la peinture au cinéma dans les années vingt (Transédition, 1986, rééd. prévue 2007), Andy Warhol, le cinéma comme "braille mental" (Paris Expérimental, 2005), et a co-dirigé avec Jean-Michel Bouhours Man Ray, directeur du mauvais movies (Centre G. Pompidou, 1997).
Quand
À partir de 11h30