Raphaël Bassan

Cette programmation doit favoriser le montage mental chez le spectateur et lui proposer des métaphores visuelles inédites. Le film belge Impatience de Charles Dekeukeleire (1928) se prête à ce type de trajectoire. Ni onirique ni purement rythmique, comme ses contemporains, il introduit un « sujet » humain (une femme) en « dissidence » avec ses membres, son corps, la vitesse (feinte) ; et une motocyclette. Développements et retours de motifs récurrents annoncent le film structurel. Quels échos ce film trouvera-t-il dans Double Labyrinthe de Maria Klonaris et Katerina Thomadaki (1975-76), projet filmique (silencieux) conçu à deux : interrogations croisées des langages et des apparences, des corps et des identités ? La projection y répondra.

Séance présentée par Raphaël Bassan, et en présence de Katerina Thomadaki.

Charles Dekeukeleire, Impatience, 1928, 35mm, nb, sil, 40'

Maria Klonaris et Katerina Thomadaki, Double Labyrinthe (de la Tétralogie corporelle), 1975-76, S8mm (transféré sur 16mm), coul, sil, 50'

Carte blanche à Raphaël Bassan pour son livre, Cinéma expérimental. Abécédaire pour une contre-culture (Yellow Now, 2014).