Projection et rencontre
L'histoire de la Dreamachine, de Brion Gysin et Ian Sommerville
Recherches psychédéliques et explorations sonores des années 1950 à nos jours
08 mai 2024
L'événement est terminé
La Dreamachine, conçue à la fin des années 1950 par Brion Gysin et Ian Sommerville, anticipe les recherches psychédéliques des années 1960 autour d’états de conscience altérés. L’historienne de l’art Élise Grandgeorge, ainsi que les artistes Pierre Beloüin et Ramuntcho Matta ont sélectionné une série d'œuvres sonores de la collection nouveaux médias afin d’explorer, sous la forme d’une conversation, l’histoire de la Dreamachine.
Écoutez des pièces de notre collection, signées Bachir Attar, William Burroughs, Coil, Étant Donnés (Éric et Marc Hurtado), John Giorno, Brion Gysin, Alva Noto, Charlemagne Palestine et Robin Rimbaud, parmi d’autres artistes.
Ces explorations sonores, complétées par des travaux d’artistes hors collection, font écho à l’exposition « Visions chamaniques. Arts de l’ayahuasca en Amazonie péruvienne » (14 novembre 2023-26 mai 2024, Musée du quai Branly).
Séance modérée par Nicolas Ballet, attaché de conservation au Centre Pompidou.
Biographies
Pierre Beloüin est entré dans l'art par la musique, travaillant d'emblée à la frontière du visuel et du sonore. Depuis le milieu des années 1990, son travail plastique a ainsi embrassé une large variété de médiums : privilégiant la photographie, le collage, la vidéo, et le son, il a pu se prêter à une grande diversité de mises en scènes, mêlant dans des interventions in situ deux aspects essentiels de son travail, la dimension autofictive d’une part, la présence de la musique et du son de l’autre. Avec des clins d’œil à de nombreuses références, musicales, littéraires, audiovisuelles, qui ne tiennent parfois qu’à un souvenir de mots et d’images, il détourne le récit de ses œuvres, ou nous propose plusieurs fins possibles, et s'amuse avec les ambivalences, pour se rendre à la fois futile et remarquable. Une autre caractéristique du travail de Pierre Beloüin est la forme collective sous laquelle celui-ci s’est développé. Il a pour habitude de produire en réseau, en multipliant les collaborations – avec des musiciens, des graphistes, d’autres plasticiens- et se fixe lors de projets d’expositions un objectif de réalisation, création et/ou édition qui peut revêtir plusieurs formes parfois hybrides, jouant principalement encore sur les relations musiques et arts-plastiques. Il considère d’ailleurs son label Optical Sound comme un chapitre de son travail de plasticien. Concevoir et proposer des œuvres qui rendent poreuses les frontières entre les disciplines, mais surtout en multipliant les contextes de réception, et en diversifiant les supports.
Élise Grandgeorge est historienne de l’art. Ses recherches portent sur l’art psychédélique. Elle documente notamment les expérimentations historiques des substances hallucinogènes en psychiatrie et en psychologie expérimentale incluant dans les protocoles des artistes, ou portant sur l’acte créatif. Elle s’intéresse également à la diffusion de l’expérience psychédélique par les contre-cultures américaines et françaises des années 1950 et 1960. Elle a participé au commissariat de l’exposition « Visions chamaniques : les arts de l’ayahuasca », au musée du quai Branly, Jacques Chirac. Elle est par ailleurs membre fondateur de la Société psychédélique française.
Ramuntcho Matta, fils du peintre chilien Roberto Matta, frère de Gordon Matta-Clark, né en 1960 à Neuilly-sur-Seine, vit et travaille en France et à l’étranger. Après un début de carrière artistique dans la musique à la fin des années 1970, Ramuntcho Matta décide également d'utiliser les arts plastiques par-delà son travail de compositeur, afin de donner forme à des questionnements, des sujets de création plus singuliers et complexes, en utilisant parfois le son, le dessin, la vidéo, l'espace, les mots ou en les combinant. Chris Marker, en tentant de définir son travail, trouva l'adjectif « multimedium ». Privilégiant souvent le collaboratif, il a travaillé avec de nombreux artistes comme Don Cherry, Brion Gysin, John Cage ou Chris Marker. Il a réalisé une vingtaine de disques en solo, et autant en collectif. Il joue et expose à Paris, Digne-les bains, New-York, San Diego, Londres, Oxford, Madrid, Barcelone, Tokyo, Trapani, Rome… Depuis 2000, Ramuntcho Matta collabore au sein du label Sometime Studio à la production d'artistes soit oubliés, soit à découvrir. En 2008, il fonde le projet Lizières, dans le sud de l'Aisne, plateforme de réflexion et d'échanges autour des notions de cultures et de ressources, avec pour objectifs de faire sortir l'avant-garde de son isolement et de donner des espaces de liberté à l'expérimentation et aux espaces non clairement définis.
Quand
19h - 21h30