La Saveur de la pastèque

Elle, c’est en volant l’eau des toilettes publiques qu’elle subsiste. Lui, c’est en montant sur les toits, la nuit tombée, qu’il tente de se rafraîchir en se baignant dans les citernes d’eau de pluie.
Solitaires, assoiffés, épuisés par la chaleur et le désir, ils se retrouvent pour mieux se perdre dans l’excitation torride et la saveur de la pastèque.

« Pour le reste, l’œuvre se résume à déployer une fantasmatique obsessionnelle qui recoupe autant le territoire de Jacques Demy que celui de Luis Buñuel. L’apport du premier tiendrait à une poignée de numéros chantés et dansés kitchissimes. Au deuxième, on piquerait volontiers le goût du sexe comme source du dérèglement de l’ordre bourgeois. Cela dit, on peut facilement se cantonner dans le tissu référentiel à l’œuvre même de Tsai Ming-Liang, ce maître de la provocation comme moyen de dénoncer l’aliénation des sociétés modernes. Le Taïwanais s’en donne, comme d’habitude, à cœur joie. » Jean Roy, L’Humanité, 30 novembre 2005

Tsai Ming-Liang, La Saveur de la pastèque. Taïwan, 2005, 115 min, 35mm, coul., vostf
Avec Lee Kang-Sheng, Chen Shiang-Chyi, Lu Yi-Ching
Berlinale 2005 – prix Fipresci