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Dorothea Tanning

Un Tableau très heureux, 1947

Notre façon de voir le monde a été profondément modifiée au cours du siècle dernier par le contact avec le surréalisme.

Dorothea Tanning*

La peintre américaine Dorothea Tanning entre dans les cercles surréalistes en 1938 à New York. Quelques années plus tard, elle épouse l’artiste surréaliste Max Ernst. Elle commence à peindre des tableaux où se mêlent rêve et réalité, où des tissus semblent prendre vie dans des intérieurs ternes. Cette œuvre est nimbée d’une atmosphère hallucinatoire représentée avec une touche très précise. Dans une pièce au plafond voûté se déroule une scène étrange : au centre de ce qui pourrait être un atelier, une envolée de tissu transparent et froissé recouvre trois personnages anonymes. Un enfant, assis sur une valise, nous tourne le dos, et ne semble pas regarder ce qui se dévoile face à lui : un corps de femme, dont seuls le pubis et le sourire maquillé de rouge apparaissent distinctement au milieu du tourbillon de tissu. En écho aux lèvres féminines, le rouge éclatant du bouquet de roses contraste avec les tons blancs, gris et bleutés, tandis que le mouvement du tissu rappelle les volutes de fumée qui apparaissent au premier plan sur une toile, telle une mise en abime. Derrière cette femme hybride, se détache une silhouette masculine. Pour ajouter au mystère, une horloge d’un guichet de gare miniature nous donne l’heure, dans une netteté perturbante. 


Dorothea Tanning en 7 dates

1910 Naît à Galesburg aux États-Unis
1935 S’installe à New-York où elle vit de sa profession d’artiste commerciale 
1944 Épouse Max Ernst et fréquente les surréalistes émigrés à la Julien Levy’s Gallery de New York
1949 Réalise son premier album de lithographies surréalistes Les Sept Périls spectraux
1952 Expose ses œuvres surréalistes à la galerie Furstemberg de Paris
1974, 2000 Rétrospective au Centre Pompidou à Paris et au Philadelphia Museum of Art 
2012 Meurt à New York 


Pour aller plus loin


*Dorothea Tanning, La Vie partagée, 2002