Paris / Grand Paris
Le Centre Pompidou, l'Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam) et la Bibliothèque publique d'information (Bpi) attirent un public à 70% francilien. C’est pourquoi il est essentiel de rester actif à Paris, particulièrement sur le plateau Beaubourg, et en Île-de-France. L'Ircam restera ouvert et continuera d'accueillir ses publics dans ses espaces. La Bpi sera temporairement relocalisée au Lumière dans le 12e arrondissement de Paris. Le Centre Pompidou, lui, déploiera sa programmation artistique, culturelle et pédagogique dans nombre d'institutions avec lesquelles il entretient des liens bien souvent historiques.
Centre Pompidou | Grand Palais
Un partenariat majeur et inédit
Le partenariat entre le Centre Pompidou et Grand Palais Rmn s’inscrit dans une longue histoire commune des deux établissements depuis 1964, date de l'ouverture des Galeries nationales. La concomitance des travaux du Centre et de la réouverture du Grand Palais a permis la construction d’un partenariat inédit, sous l'égide du ministère de la culture, qui permettra de poursuivre l’histoire des grandes expositions populaires d'art moderne et contemporain proposées à Paris.
Dans le cadre de co-productions paritaires avec GrandPalaisRmn, le Centre Pompidou assurera la programmation de deux parcours d’exposition, dans les galeries Champs-Elysées (2 000 m2) et galeries Seine (800 m2). Ce seront donc quatre expositions par an qui, pendant cinq ans, seront proposées au public dans ce lieu entièrement restauré, au cœur de Paris.
Les manifestations pluridisciplinaires (cinéma, spectacles vivants, rencontres…) que le Centre Pompidou a également l'habitude de proposer pourront, quant à elles, se déployer à certains moments de l'année, dans d'autres espaces du Grand Palais (auditoriums, galeries ou Nef), en cohérence avec le reste de la programmation du lieu.
Les premières expositions
Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hultén
Galeries Champs-Élysées
6 juin 2025 – 4 janvier 2026
L’exposition explore les moments marquants de la trajectoire de Niki de Saint Phalle (1930-2002) et Jean Tinguely (1925-1991). Couple exceptionnel uni, au-delà de leur aventure sentimentale, par des liens artistiques indéfectibles dans un enrichissement réciproque, ils ont bénéficié d’une importante visibilité grâce à l’impulsion donnée par Pontus Hultén (1924-2006), premier directeur du Musée national d’art moderne au Centre Pompidou.
Un parcours à la fois historique et ludique à travers les machines animées de Jean Tinguely, les sculptures et reliefs colorés de Niki de Saint Phalle, ainsi que des films d’archives inédits et une documentation exceptionnelle.
Commissariat : Sophie Duplaix, conservatrice en chef du service des collections contemporaines, Centre Pompidou – Musée national d'art moderne
Art brut
Galeries Seine
6 juin – 21 septembre 2025
En 2022, le Centre Pompidou s’enrichit de l’acquisition exceptionnelle de 921 œuvres de 242 artistes de la collection d’art brut de Bruno Decharme. Autant de pièces qui viennent en écho au très riche ensemble déjà existant au Musée national d’art moderne : Jean Dubuffet, la donation Daniel Cordier, l’atelier d’André Breton ou encore la donation Kopac. La sélection faite par le collectionneur regroupe des figues de référence de l’art brut, dont celles retenues par Dubuffet, et des œuvres des trente dernières années s’inscrivant dans la continuité des « classiques ».
L’exposition au Grand Palais présentera, à partir notamment des chefs-d’œuvre de la collection, une plongée dans la force créatrice d’artistes ayant produit leur œuvre hors d’une culture artistique établie.
Henri Matisse 1941-1954. La couleur sans limite*
Galeries Champs-Élysées
10 mars 2026 – 19 juillet 2026
L’exposition met en lumière la dernière période de création d’Henri Matisse, une phase artistique ultime et magistrale où il expérimente une nouvelle technique : la gouache découpée. En 1941, sortant d’une grave opération qui a failli lui coûter la vie, Matisse éprouve le sentiment de rentrer dans « une seconde vie » qui sera pour lui l’occasion d’un regain créatif. L’artiste qui sait ses jours comptés, fait le pas de côté qui lui permet de transformer la contrainte de l’âge et de la maladie en une énergie nouvelle. Ce nouveau langage plastique avec lequel il se réinvente, s’impose en atteignant l’universel par la simplicité, la couleur atteint son plein pouvoir.
Sont réunies pour l’occasion plus de 170 œuvres issues de l’importante collection du Centre Pompidou, mais également de collections particulières et d’institutions internationales.
Commissariat : Claudine Grammont, conservatrice en chef du cabinet d’art graphique, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne
*Titre provisoire
Co-productions : GrandPalaisRmn et Centre Pompidou
Centre Pompidou | Musée du Louvre
Le Musée au musée
À l’image de « Idoles. Dialogue de l'antique et du moderne », actuellement présenté dans la collection du Musée national d'art moderne, qui opère un rapprochement inédit entre des statuettes cycladiques et anatoliennes et des sculptures d'artistes modernes, le musée du Louvre et le Centre Pompidou s'engagent dans un partenariat qui contribue à repenser la présentation des collections nationales conservées par les différents musées nationaux et dépasser leur répartition entre lieux de conservation au profit d'un « musée imaginaire » inédit.
Au détour d'un thème donné, le public découvrira les œuvres d’art du Louvre dans un dialogue avec l’art moderne et contemporain ouvrant la voie aux affinités, à la surprise, aux résonances ou aux paradoxes – et vice-versa –, l'incitant à repenser les grands moments de l’histoire de l’art, envisager autrement ses continuités et ses ruptures.
Le premier parcours
L’Objet ou Histoires d’Objets
Salles du département des Objets d’art
Octobre 2026 – Juillet 2027
Ce dialogue inaugural entre les collections de deux grandes institutions se déploie autour de la notion d’objet dans la création moderne et contemporaine, en écho à la notion d’objet d’art, expression retenue depuis le 19e siècle pour désigner l’ensemble des collections d’arts décoratifs du musée du Louvre, du Moyen Âge au Second Empire. Tout au long du 20e siècle et jusqu’à aujourd’hui, cette notion d’objet connaît une reverdie : de la passion de Pablo Picasso pour les volutes rocaille d’une paire de chenets de François-Thomas Germain, à celle de Sheila Hicks pour les tapisseries monumentales du Moyen Age ou de la Renaissance ; des affinités avérées des designers italiens et modernes vis-à-vis de leurs devanciers ; du readymade de Duchamp aux objets en vitrine de Philippe Mayaux…
Traversant les frontières et les époques, interrogeant autant la notion de décoratif comme le règne de l’objet, cette exposition invite aussi bien à la réflexion qu'au plaisir de la découverte.
Commissariat : Olivier Gabet, directeur du département des objets d’art, musée du Louvre / Marie-Ange Brayer, conservatrice en chef du service design et prospective industrielle ; Sophie Duplaix, conservatrice en chef des collections contemporaines ; Alicia Knock, conservatrice en chef du service création contemporaine et prospective, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne
Co-organisation : Musée du Louvre et Centre Pompidou
La volonté de transcender la répartition des collections nationales entre musées a incité le Centre Pompidou à se rapprocher d'autres institutions.
Les relations entre arts premiers et art moderne et contemporain seront célébrées par un partenariat avec le musée du Quai Branly – Jacques Chirac ; entre musique et art explorées avec la Philharmonie de Paris.
À la Monnaie de Paris, l’exposition « Georges Mathieu » d'avril à septembre 2025 sera conçue sous un triple commissariat, avec l’Institut national d’histoire de l’art.
Parallèlement, des projets sont en cours de définition avec d’autres institutions : la Cité de l’architecture et du patrimoine, les musées d’Orsay et de l’Orangerie, le musée Rodin, le musée national des arts asiatiques-Guimet et le Jeu de Paume. Autant d’opportunités de sortir de son périmètre historique, d’estomper les frontières entre les disciplines et donc de relire l’histoire de l’art.
Exposition
Georges Mathieu
La Monnaie de Paris
11 avril – 7 septembre 2025
Rétrospective, l'exposition retrace en huit sections chrono-thématiques le parcours artistique du fondateur de l’abstraction lyrique, Georges Mathieu (1921-2012). Dès 1947, cherchant à capter l’instant créatif, Mathieu rejette les formes d’art géométriques au profit d’une peinture gestuelle spontanée, marquée par la rapidité d’exécution et l’émotion brute. Quête de liberté qui le mène parfois à réaliser ses grandes compositions abstraites en public.
Profondément curieux, Mathieu a également mis son énergie et son style au service des arts appliqués : services de table pour la Manufacture de Sèvre, affiches pour Air France, ou série de médailles pour la Monnaie de Paris – dont l'iconique pièce de 10 francs frappée en 1974.
Commissariat : Christian Briend, conservateur en chef, service des collections modernes, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne ; Éric de Chassey, directeur général de l’Institut national d’histoire de l’art à Paris et professeur d’histoire de l’art moderne et contemporain à l’École normale supérieure de Lyon ; Béatrice Coullaré, responsable des collections et de la conservation, Monnaie de Paris
Exposition
Kandinsky. La musique des couleurs
Musée de la musique-Philharmonie de Paris
13 octobre 2025 – 1er février 2026
Une grande exposition sur l’imaginaire de la musique dans l’œuvre de Vassily Kandinsky (1866-1944).
Près de 200 œuvres et objets de son atelier (partitions, disques, livres, outils…) sont réunis ici pour évoquer la place fondamentale de la musique dans son quotidien, dans sa vocation de peintre et dans l’évolution de sa pratique vers l’abstraction. Qu'il s'agisse de replacer la production du peintre, des paysages russes aux œuvres du Bauhaus, dans l’effervescence musicale de son temps ; de mettre en évidence sa vision organique de l’art et la musicalité dans son processus de création, ou encore de recréer plusieurs de ses expériences synesthésiques.
Commissariat : Angela Lampe, conservatrice, Musée national d’art moderne, Centre Pompidou ; Marie-Pauline Martin, directrice du Musée de la musique – Philharmonie de Paris
Exposition
Andrea Branzi. Le règne des vivants
Musée des impressionnismes Giverny
11 juillet – 2 novembre 2025
Figure majeure de l’histoire du design et de l’architecture, Andrea Branzi (1938-2023) était fasciné par l’œuvre de Claude Monet dont la peinture s’est accomplie à travers l’élaboration du jardin de Giverny, « paysage artificiel » où dialoguent nature, peinture et architecture. L’exposition invite à s’interroger sur le rapport du design à la nature au travers de pièces historiques majeures issues de la collection du Centre Pompidou, ainsi que des œuvres inédites des archives du studio Branzi à Milan.
En écho, l'accrochage thématique « Collections au jardin » présente un ensemble d'œuvres de la collection du musée de Giverny, où l’influence de Monet se lit tout au long du 20e siècle, de Bonnard jusqu’à Joan Mitchell.
Commissariat : Marie-Ange Brayer, conservatrice en chef, service design et prospective industrielle, Musée national d’art moderne – Centre Pompidou
Centre Pompidou | Lumière
Pôle de lecture et de recherche Bpi / Archives / Bk
Ouverture : lundi 25 août 2025
La Bibliothèque publique d'information (Bpi), les archives du Centre Pompidou et la Bibliothèque Kandinsky, centre de documentation et de recherche du Musée national d'art moderne, déménageront vers un site provisoire pendant la fermeture du Centre : l’immeuble Lumière, situé 40 avenue des Terroirs de France dans le 12e arrondissement de Paris.
La Bpi
Cette relocalisation permet à la Bpi de rester fidèle à ses missions : une bibliothèque d’actualité, avec des collections physiques et numériques encyclopédiques en libre accès, sans prêt de documents ; gratuite, ouverte à tous et toutes, avec la même amplitude horaire. Les 9 600 m2 alloués sur deux niveaux hébergeront 80% de ses collections (310 000 documents imprimés, 1 600 titres de presse et périodiques, 150 bases de données notamment) et 75% de ses places assises.
Trois espaces-ateliers seront dédiés au maintien des activités de médiation en matière d'éducation aux médias et à l'information, d'apprentissage des langues, du numérique, de recherche d'emploi, ou encore de pratiques culturelles (écriture, musique, jeu vidéo, bande dessinée…)
La programmation culturelle organisée par la Bpi se poursuivra dans divers lieux :
- au sein du bâtiment Lumière, la plupart des cycles de rencontres, débats et ateliers axés sur les sciences humaines et questions contemporaines, mais aussi les Jeudis de la BD ou le festival Press Start dédié au jeu vidéo ;
- dans des sites partenaires, les projections et rencontres de la Cinémathèque du documentaire, les festivals annuels Cinéma du réel et Effractions, ainsi que les expositions autour de la bande dessinée et de la littérature.
Centre Pompidou | Plateau Beaubourg
Le bâtiment du Centre Pompidou et son rayonnement dans le quartier Beaubourg ne seront pas en sommeil pendant la fermeture.
Une maison de chantier y restera ouverte, dont le format sera prochainement imaginé avec les maîtres d'œuvre retenus pour le projet de rénovation du bâtiment ainsi que les habitant.e.s du quartier.
Comme lors de sa construction dans les années 1970, des artistes seront invités à se saisir de ce moment particulier de l’histoire urbaine et sociale de Paris, à l'occasion de commandes artistiques spécifiques.
L'Ircam
L’Ircam sera ouvert pendant toute la durée des travaux du Centre Pompidou, de 2025 à 2030, et ses activités restent inchangées.
Fondé par Pierre Boulez et actuellement dirigé par Frank Madlener, cet organisme associé au Centre Pompidou forme un lieu unique où convergent création musicale, prospective artistique et innovation scientifique et technologique, autour de trois axes principaux : création, recherche, transmission. Les artistes y seront toujours accueillis en résidence de production au sein de ses 9 studios. Ses espaces – notamment l'Espro, salle de concert restaurée et réouverte en juin 2022 – continueront à recevoir le public aux rendez-vous musicaux, expérimentaux ou professionnels proposés tout au long de ses saisons. ManiFeste, festival et académie pluridisciplinaire annuel de l'Ircam, qui associe la musique aux autres disciplines (théâtre, danse, arts numériques, arts plastiques) sera l'occasion de renforcer les liens programmatiques déjà existants avec toutes les composantes du Centre Pompidou.
Centre Pompidou | Gaîté Lyrique
Un studio pour les ados et jeunes adultes
Ouverture : 9 septembre 2025
Le Studio 13/16 du Centre Pompidou s’installe à la Gaîté Lyrique – Fabrique de l’époque.
Inventé en 2010 au Centre Pompidou comme un espacé dédié aux adolescents et développant une offre originale de workshops et d’expériences artistiques collectives en résonance avec l’actualité, le Studio 13/16 sera accueilli dès le début de l’année 2025 et jusqu’en 2027 à la Gaîté Lyrique, lieu culturel de la Ville de Paris.
Partageant les valeurs d’hospitalité, de transmission et de coopération avec les artistes pluridisciplinaires accueillis en résidence à la Gaîté Lyrique, le Studio 13/16 poursuit son aventure créative et participative dans le nouveau contexte de la « Fabrique de l’époque » de la Gaîté Lyrique. Cette opportunité lui permettra, avec des artistes invités, de conforter son engagement avec les jeunes sur les sujets qui les touchent au plus près et de tester, sur un plateau de 400 m2, de nouveaux dispositifs de rencontres et de médiations artistiques, à destination des adolescents et des jeunes adultes.
Centre Pompidou | Francilien
Ouverture à Massy en 2026
Le Centre Pompidou ouvrira à l’été 2026 un outil d’une nouvelle génération : le Centre Pompidou Francilien – Fabrique de l’Art / Musée national Picasso-Paris. Ce nouveau lieu, d’une superficie de 30 000 m2, situé à Massy (Essonne), associe pour la première fois un enjeu patrimonial de conservation et de gestion des œuvres à un objectif d’ouverture et de programmation culturelle à l’échelle d’un territoire et au-delà. Adapté à la réalité multi-centrée de la Région Île-de France, il a été pensé comme une « fabrique de l’art ».
Devant accueillir les quelque 140 000 œuvres du Centre Pompidou – Musée national d’art moderne et les 10 000 œuvres du Musée national Picasso-Paris, il a été conçu pour être un pôle d’excellence pour la conservation, la restauration et la monstration des œuvres des collections du Musée national d’art moderne et du Musée national Picasso-Paris. Toutefois ces réserves seront en partie ouvertes au public, de façon à ce que celui-ci bénéficie d’un nouveau type de contact avec l’œuvre, et découvre les métiers du musée.
Ainsi les espaces, flexibles et modulables, permettront d’organiser conférences ou performances au milieu d’un parcours d’exposition. Un programme d’« École des réserves » permettra, quant à lui, de transmettre l’expertise des métiers et les connaissances autour de la collection. Il sera décliné en différents dispositifs : des collaborations avec les publics au cours d’ateliers de pratique technique et artistique (pour les scolaires, centres de loisirs, familles…) ; des résidences de recherche pour les professionnels ; un lieu ressources ouverts à tous, la mise à disposition de matériel de conception, etc. Enfin, le Centre Pompidou Francilien présentera les nouvelles acquisitions du Musée national d’art moderne tout en offrant un dialogue entre les créations artistiques contemporaines.