Debate / Encuentro
Georges Tony Stoll
"Moby Dick", photographies, 1994-2000.
23 nov 2003
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Ces conférences sont consacrées à l'histoire et à l'analyse d'une oeuvre choisie dans les collections du Musée national d'art moderne. Georges Tony Stoll, Moby Dick, 1994-2000 Ensemble de 12 photographies couleur dont un triptyque. La "victimisation" dont font montre actuellement les artistes (ou les écrivains, ou leurs exégètes), formulant une douleur intime qui autoriserait la création, ne va-t-elle pas à l'encontre des combats féministes, homosexuels et plus largement minoritaires entrepris à partir des années 1970? Il s'agissait alors de prendre la parole pour refuser ce statut de victime et pour assumer la responsabilité pleine et entière de son refus de la norme. S'il est clair aujourd'hui que la femme n'est pas l'avenir de l'homme ni les homosexuels l'avant-garde d'un nouveau prolétariat, il est tout aussi clair que nos démocraties ne sont jamais en reste et qu'elles ne fonctionnent, au contraire, qu'à produire sans cesse de nouvelles formes de contrôle et d'exclusion. Avec Georges Tony Stoll, nous aimerions considérer le "Moby Dick", 1994-2000, nouvellement accroché au Musée national d'art moderne, dans l'orbe de ces mouvements de libération et de leur permanent "désaccord". Mais nous aimerions également examiner la "parole à la première personne" en considérant le tournant qu'entreprirent à la fois, et presque en même temps, la théorie des énoncés performatifs de John Langshaw Austin ("How to do things with words", traduction française : "Quand dire, c'est faire") et la naissance de la performance dans l'entrecroisement des arts plastiques et du spectacle vivant, aux Etats-Unis et en Europe, dans les années 1960-1970, dans la tension entre l'invention et le déjà vu, l'originalité et la citation. Comme y incitait, en 1973, Brion Gysin : "Faites le vous même. Utilisez tous les systèmes qui vous viennent à l'esprit. Prenez vos propres mots ou les mots censés "être les plus personnels " de n'importe quel autre individu vivant ou mort. Vous vous apercevrez rapidement que les mots n'appartiennent à personne". Elisabeth Lebovici.
Par Elisabeth Lebovici, critique d'art au journal Libération.
Et Georges Tony Stoll.
La "victimisation" dont font montre actuellement les artistes (ou les
écrivains, ou leurs exégètes), formulant une douleur intime qui autoriserait la
création, ne va-t-elle pas à l'encontre des combats féministes, homosexuels et
plus largement minoritaires entrepris à partir des années 1970? Il s'agissait
alors de prendre la parole pour refuser ce statut de victime et pour assumer la
responsabilité pleine et entière de son refus de la norme.
S'il est clair aujourd'hui que la femme n'est pas l'avenir de l'homme ni les
homosexuels l'avant-garde d'un nouveau prolétariat, il est tout aussi clair que
nos démocraties ne sont jamais en reste et qu'elles ne fonctionnent, au
contraire, qu'à produire sans cesse de nouvelles formes de contrôle et
d'exclusion.
Avec Georges Tony Stoll, nous aimerions considérer le "Moby Dick", 1994-2000,
nouvellement accroché au Musée national d'art moderne, dans l'orbe de ces
mouvements de libération et de leur permanent "désaccord".
Mais nous aimerions également examiner la "parole à la première personne" en
considérant le tournant qu'entreprirent à la fois, et presque en même temps, la
théorie des énoncés performatifs de John Langshaw Austin ("How to do things
with words", traduction française : "Quand dire, c'est faire") et la naissance
de la performance dans l'entrecroisement des arts plastiques et du spectacle
vivant, aux Etats-Unis et en Europe, dans les années 1960-1970, dans la tension
entre l'invention et le déjà vu, l'originalité et la citation. Comme y
incitait, en 1973, Brion Gysin : "Faites le vous même. Utilisez tous les
systèmes qui vous viennent à l'esprit. Prenez vos propres mots ou les mots
censés "être les plus personnels " de n'importe quel autre individu vivant ou
mort. Vous vous apercevrez rapidement que les mots n'appartiennent à personne".
Elisabeth Lebovici.
Quando
Desde 11:30