Cine / video
Le Paradis. Une tragi-comédie impérialiste
15 abr 2019
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Zelimir Zilnik, Inventaire (Inventory / Inventur – Metzstrasse 11), RFA, 1975, HD (format d’origine : 16mm), 9’, coul, vostf
Le réalisateur pose sa caméra dans la cage d’escalier d’un immeuble modeste de Munich. Les habitants, hommes, femmes et enfants défilent devant l’objectif. La plupart d’entre eux sont des étrangers (Yougoslaves, Italiens, Turcs, Grecs…) qui vivent en Allemagne en tant que « travailleurs invités ». Chacun se présente dans sa langue maternelle et évoque très brièvement ses soucis, ses espoirs et ses projets pour l’avenir.
« En communiquant tant de choses en si peu de temps, en utilisant si peu de ressources financières et en signalant clairement sa présence sans perdre de vue les questions politiques en jeu, Zilnik répond parfaitement à l’idéal non formulé du cinéma indépendant : l’auteur, la miniature et l’engagement politique, et comble le fossé entre les cinémas indépendants de l’Est et de l’Ouest. » Ewa Mazierska, Images n°22, 2013.
Zelimir Zilnik, Le Paradis. Une tragi-comédie impérialiste (Paradise. An Imperialist Tragicomedy / Paradies. Eine imperialistische Tragikomödie), RFA, 1976, HD (format d’origine : 16mm), 61’, coul, vostf
Judit Angst est à la tête d’une multinationale en crise. Afin de sauver sa réputation et celle de l’entreprise, elle engage un groupe d’anarchistes qui simule son enlèvement. Après quelques semaines de captivité, elle est l’invitée d’un plateau de télévision où elle est en mesure, non seulement de justifier la faillite de son entreprise, mais aussi d’alerter les téléspectateurs contre la « menace » libertaire. Le film s’inspire du faux kidnapping qui a bénéficié à la campagne électorale de Peter Lorenz, un politicien allemand de droite, au début des années 1970.
« Un jour, Alexander Kluge me dit : ‹ Zelimir, viens m’aider. Nous allons appliquer ces excellentes lois cinématographiques de Yougoslavie. › Je ne pouvais pas lui dire qu’en Yougoslavie, tout ce qui touchait au cinéma avait été gelé ! Il m’a demandé de traduire une partie du code d’autogestion yougoslave. S’inspirant de nos pratiques, ils ont créé une coopérative où tous ces jeunes cinéastes allemands formidables ont travaillé, dont Kluge, Edgar Reitz, Ula Stöckl, Syberberg, Fassbinder, Herzog, et d’autres. J’ai monté quelques-uns de mes courts métrages dans cette coopérative et aussi mon long métrage Le Paradis. Une tragi-comédie impérialiste. » Zelimir Zilnik, entretien avec Greg DeCuir, Jr, Cineaste n°4, mars 2010.
En présence du cinéaste
Prochaine séance le 27 avril
Quando
20:00 - 21:15