L'objet industriel

L'objet industriel a beaucoup évolué depuis le début du siècle. Ces changements peuvent-ils nous aider à comprendre le présent, à prévoir l'avenir ? L'objet, reflet de l'industrie, reflet de la société ? Ce sont toutes ces questions soulevées auxquelles l’exposition L'objet industriel tente de sensibiliser le public.

La première partie sera consacrée à l’analyse de l’évolution de l’objet industriel du début du siècle à nos jours. Présentée sous forme de rétrospective un puzzle de photomontages et d’objets tentera de répondre à ces interrogations :

- Qui conçoit ces objets ?

- Comment ?

- Pourquoi ?

- Dans quelles conditions et pourquoi sont-ils produits, distribués et consommés ?

Par exemple, si certains objets ont peu changé, comme le vélo de 1905 si semblable à celui d’aujourd’hui, d’autres comme la radio ont vu leur forme se modifier considérablement au gré de l’évolution des technologies et des matériaux. Les premiers objets industriels faisaient peur, ainsi ceux qui entraient dans la maison : machine à coudre ou téléphone, s’habillaient de décors surajoutés. Le développement de la fabrication en série a permis la naissance d’objets aux formes simples, rationnelles et fonctionnelles, comme le prototype de 2CV de 1939 ou l’appareil photo Brownie de notre enfance.

Mais une mauvaise qualité technique, une finition insuffisante peuvent aussi se cacher sous une parure flatteuse, séduisant un public qui choisit l’aspect plutôt que l’usage. Parmi les nombreux perfectionnements mis au point au cours des deux guerres, certains ont été à l’origine de la création d’objets de grande consommation : la vespa est née avec un moteur de DCA dont on ne savait plus que faire.

La deuxième partie de l'exposition, elle, interroge les rapports que l’objet entretient tour à tour avec la forme, la technologie, l’usage et la conception ou le design de produits. On y apprend que l’objet industriel conçu par l’ingénieur ou le technicien, le fut à ses débuts par le dessinateur de modèles et plus tard par l’artiste ou le styliste. On se demande ce que sont le re-design et le styling tous deux nés après la crise de 1929 pour « faire vendre » ?

Quels rapports l’objet entretient-il tour à tour avec :

- la forme ;

- la technologie ;

- l’usage ;

- la conception ;

- le design de produits.

La troisième et dernière partie de l'exposition est plus prospective : elle présente les tendances actuelles et leur projection vers demain. En effet, une attitude nouvelle se dessine face à l’objet industriel. Son existence, sa forme, sa manière d’être fabriqué sont désormais remis en question. Le slogan de 1968 : « Objet, cache-toi » est devenu la manifestation du rejet d’une certaine forme de consommation. D’autre part, la nécessité d’économies d’énergie et de matières premières, la pollution soulèvent de nouveaux problèmes.

Plusieurs tendances coexistent :

- le retour archaïque aux matériaux traditionnels (le bois) ou aux objets rétros (machine à coudre, modèle 1886, re-fabriquée aujourd’hui) ;

- l’appel aux énergies douces (chauffage solaire) ;

- le développement du consumérisme et son influence sur l’objet industriel.

Dans une société de consommation, pour ceux qui possèdent l’indispensable, le « Style de vie » serait-il plus déterminant que le niveau de vie ou de revenus ?

Enfin, comment se développe l’objet industriel dans cette double tendance qui se dessine aujourd’hui :

- celle d’une conception totale qui élabore tout un système, un environnement d’objets où tout a été prévu ;

- celle d’un design plus souple, laissant une place (illusion, diront certains) à la participation du consommateur par la création du kit, du brain-storming associant à la conception le fabricant et l’usager, etc.