Cine / video
Contes immoraux
25 feb 2017
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Contes immoraux, France, 1974, 104’, DCP (format original : 35mm), coul.
Les quatre épisodes de ce film, qui se déroulent à des époques différentes, répondent à la maxime de La Rochefoucauld : « L’amour, tout agréable qu’il est, plaît encore plus par les manières dont il se montre que par lui-même. » Un Fabrice Luchini débutant fait des expériences maritimes, une jeune fille mélange amour divin et sexe, la belle Paloma Picasso en comtesse Bathory torture, le pape Borgia pratique l’inceste, autant d’histoires qui constituent un des films les plus osés et satiriques de Borowczyk. Grand succès à sa sortie en France malgré des problèmes de censure dans d’autres pays, le film est couronné du Prix de L’Âge d’Or en 1974 dont un des membres du jury n’est autre que Max Ernst.
« En plus de leur somptuosité plastique, de leur absolue dignité d’oeuvre d’art, ces quatre « Contes immoraux » sont la plus radicale entreprise de démystification morale et de réhabilitation esthétique de ce tabou des pays latins : le sexe. Le génie inquiétant de Walerian Borowczyk (moins sensible dans le premier conte, La Marée, qui ne parvient pas à exorciser la préciosité d’André Pieyre de Mandiargues) fait table rase des principes judéo-chrétiens : l’amour du corps (ici féminin) ne saurait avoir de limites et la jouissance ignore toute bienséance. Le sensationnel Borowczyk est un grand cinéaste païen. » « Contes immoraux », Nouvel Observateur, 26 août 1976
« Et s’il exalte ici la femme, toute puissante dans son caprice, dans sa réflexion, et jusque dans son apparente soumission, ce n’est pas selon l’esthétique du libertinage, mais comme s’il cernait l’essence insaisissable de la féminité. [...] Chaque plan est signé comme un Rembrandt, un Dürer ou un Altdorfer. [...] Chaque film de Borowczyk nous comble tout en se surpassant. On ne peut dire cela que de quelques-uns et non des moindres. » Robert Benayoun, « L’ingénieur des extases (contes immoraux) », Positif, n°162, octobre 1974
Séance présentée par Maud Bambou et Anastasia Rachman
Prochaine séance le 3 mars, 20h en cinéma 1
Quando
15:00 - 16:45