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Littérature et numérique
Soirée lire 12 Et Transitoire Observable.
16 dic 2004
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Liens hypertextes, générateurs de textes, roman interactif... Considérant l'ordinateur comme un nouvel outil, certains écrivains y ont trouvé de nouvelles possibilités d'expression.
Soirée "alire 12" et Transitoire Observable
Liens hypertextes, générateurs de textes, roman interactif... Considérant l'ordinateur comme un nouvel outil, certains écrivains y ont trouvé de nouvelles possibilités d'expression.
Présentée par Philippe Bootz, Alexandre Gherban et Tibor Papp
Fondée en 1989 par L.A.I.R.E. et éditée par Philippe Bootz au sein de l'association MOTS-VOIR, alire constitue la plus ancienne revue électronique en littérature numérique. Son numéro actuel, le 12°, paru en juillet 2004, est consacré au collectif international Transitoire Observable. Transitoire Observable a été fondé en février 2003 par trois poètes : Philippe Bootz, Alexandre Gherban et Tibor Papp, sur une proposition d'Alexandre Gherban. Ce collectif propose une approche unifiée de l'art et de la littérature numériques. Il considère que la programmation (et non le programme) constitue le matériau fondamental travaillé par le créateur et qu'elle est susceptible d'impulser des formes esthétiques spécifiques dans le dispositif de communication qui relie l'auteur au lecteur, spectateur ou interacteur.
La soirée s'articulera en deux parties.
La première consistera en une présentation et projection d'œuvres publiées dans le CDRom alire12 qui comporte des contributions de : Jim Andrews, Wilton Azevedo, Jean-Pierre Balpe, Philippe Bootz, B-L-U-E-S-C-R-E-E-N, Patrick Henri Burgaud, John Cayley, Philippe Castellin, Alexandre Gherban, Xavier Leton, Tibor Papp, Nazura Rahime, Antoine Schmitt, Eric Sérandour, Reiner Strasser.
Cette partie sera l'occasion de préciser les visées du collectif Transitoire Observable et de les replacer dans le contexte général de l'évolution de la littérature numérique.
Elle sera suivie d'une carte blanche (performance et projection) à quelques auteurs de Transitoire Observable : Wilton Azevedo, Philippe Bootz, ,B-L-U-E-S-C-R-E-E-N, Patrick Henri Burgaud, Philippe Castellin, Alexandre
Gherban, Tibor Papp, Antoine Schmitt.
La littérature électronique en quelques dates (par Philippe Bootz)
La littérature électronique débute à la fin des années 50 indépendamment aux États-Unis et en Europe sur des conceptions variationnelles et combinatoires présentes dans tous les champs artistiques à l'époque. L'ordinateur n'y est alors utilisé que comme outils d'aide à la production et son utilisation ne remet pas en cause le système littéraire. Cette voie rencontre naturellement en France la problématique de l'oulipo qui produit plusieurs générateurs combinatoires dans les années 70.
En 1980, il apparaît évident que l'utilisation de l'ordinateur en littérature demande un investissement spécifique. C'est pourquoi, en 1981, un groupe de travail sur la littérature assistée par la mathématique et l'ordinateur, l'A.L.A.M.O. se scinde de l'oulipo. Jean-Pierre Balpe en est l'un des co-fondateurs et ses recherches sur la génération automatique de texte ne tardent pas à donner une véritable dimension de littérature électronique à ces recherches. Les générateurs seront notamment présentés au centre Pompidou dans l'exposition les "immatériaux" en 1985.
Parallèlement à cette approche, venant des littératures visuelles et sonores, plusieurs auteurs commencent, en France, à explorer au début des années 80 une littérature programmée pour l'écran en créant les premières animations syntaxiques. Cette approche, perçue alors comme antithétique de la génération automatique, apparaît clairement aujourd'hui comme complémentaire de cette dernière. Les premiers textes animés programmés sont montrés par Tibor Papp lors d'un festival polyphonix au centre Pompidou en 1985.
Aux Etats-Unis, le concept d'hypertexte, initié dès 1945 par Vanevar Busch et théorisé en 1965 par Ted Nelson, est exploré par des romanciers. La première fiction hypertextuelle voit le jour en 1985. C'est le début d'une vague de création de fictions non linéaires fondées sur la notion de lien.
1985 apparaît comme une année charnière puisque y sont présentés pour la première fois les 3 grands piliers de toute création littéraire informatique actuelle.
En 1988, sous l'impulsion de Philippe Bootz et Tibor Papp, les quelques auteurs en littérature animée se regroupent au sein du groupe L.A.I.R.E. qui met l'accent sur la lecture et rompt avec la conception d'une littérature "assistée par" l'ordinateur : programme et processus à l'écran sont considérés comme 2 composantes textuelles aux propriétés différentes. Ce groupe crée en janvier 1989 à Beaubourg la revue alire. Celle-ci considère que la lecture, dorénavant, utiliserait un programme tournant en temps réel, se ferait sur écran et dans un cadre privé. Ce mode de fonctionnement s'est avéré prémonitoire puisqu'il correspond totalement au fonctionnement actuel de l'internet. alire demeure l'unique ou le principal (cela dépend des années) éditeur en poésie programmée dans le monde jusqu'en 1997. De ce fait, la revue s'ouvre aux auteurs de toutes nationalités à partir de 1994. Elle infléchit ainsi la production littéraire informatique en favorisant des oeuvres consultables en privé. Elle impulse notamment une nouvelle esthétique de dans les années 90, l'esthétique de la frustration, opposée à la conception de l'interactivité dans l'hypertexte qui est centrée sur la notion de navigation.
À partir du milieu des années 90, le nombre d'auteurs en littérature électronique augmente rapidement à travers le monde. La popularisation de l'informatique, la prolifération d'organes de diffusion, de moyens logiciels de production simples et abordables et le boom de l'Internet modifient profondément la donne. De nouveaux courants se font jours qui réinvestissent parfois la littérature informatique par des problématiques plus traditionnelles. Les médias son et vidéo prennent de plus en plus de place.
Certaines démarchent utilisent l'outil informatique pour produire des fichiers de poésie vidéo (en France en Italie et au Brésil notamment), d'autres utilisent l'ordinateur pour produire des performances à haute technologie
(phénomène des VJ aux USA). D'autres s'orientent dans des voies où le programme est considéré comme le texte (software art) ou qui s'approchent du hacking (Allemagne). Dans ce contexte, Transitoire Observable se veut un lieu militant dans lequel est affirmé le rôle artistique fondamental de la programmation dans le dispositif de communication.
Modérateur : Jean Philippe Renoult
Quando
Desde 19:00