Debate / Encuentro
Brian Ferneyhough
Les Carceri d'invenzione, 1982-1987
20 ene 2008
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Les Carceri d'invenzione (1982-1987) forment un vaste cycle de pièces musicales pour des effectifs instrumentaux variables, du solo au grand ensemble. On peut le voir comme l'Opus Magnum du compositeur Brian Ferneyhough. Il a trouvé dans la célèbre série d'eaux-fortes de Piranèse (1720-1778) représentant des prisons imaginaires, auxquelles il a emprunté son titre, l'idée d'une tension à tous les niveaux de l'œuvre : d'un côté, une force expressive débordante qui tend à faire éclater les cadres de la composition ; de l'autre, des contraintes de construction extrêmement serrées qui replient l'œuvre sur elle-même.
Par Philippe Albéra, musicologue et directeur des éditions Contrechamps.
Les Carceri d'Invenzione (1982-87) forment un vaste cycle de pièces musicales pour des effectifs instrumentaux variables, du solo au grand ensemble. On peut le voir comme l'Opus Magnum du compositeur Brian Ferneyhough. Il a trouvé dans la célèbre série d'eaux-fortes de Piranèse (1720-1778) représentant des prisons imaginaires, auxquelles il a emprunté son titre, l'idée d'une tension à tous les niveaux de l'œuvre : d'un côté, une force expressive débordante qui tend à faire éclater les cadres de la composition ; de l'autre, des contraintes de construction extrêmement serrées qui replient l'œuvre sur elle-même.
L'écriture est d'une complexité à priori déroutante, chaque figure étant comme un champ de forces où se télescopent différentes couches de structurations. La relation entre une telle concentration d'énergie, de nature explosive, et la dramaturgie de la forme, qui est au cœur de la pensée du compositeur, est ainsi mise en scène à grande et à petite échelle dans le cycle des Carceri.
En imaginant des formes qui se projettent au-delà même des limites de l'œuvre, en vertu de leur potentiel propre, Ferneyhough entend mettre en résonance le monde réel par la musique, exprimer le sujet dans ses tensions internes, faire jouer les figures archétypiques du destin et de la liberté, de l'asservissement et de l'émancipation.
Philippe Albéra est né à Genève en 1952 où il fait ses études au Conservatoire, puis à Paris VIII (musicologie). En 1976, il fonde Contrechamps, une association au service de la musique du XXe siècle qui génère un Ensemble, une Revue et une maison d'éditions. Il est également fondateur, en 1991, du Festival Archipel. Journaliste, il collabore régulièrement à France-Culture, puis est conseiller musical au Festival d'Automne à Paris et à l'Orchestre de la Suisse Romande. Il enseigne l'histoire et l'analyse de la musique dans les Hautes Écoles de musique à Genève et Lausanne.
Programmation / intervenant(s) :
Marc Archambault
Quando
Desde 11:30