Exposición / Museo
Fred Forest
12 jul - 28 ago 2017
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Une exposition dédiée à Fred Forest, « l’homme-média », pionnier d’un art sociologique et participatif fondé sur les outils modernes et contemporains de communication, envisage la notion de « territoire » pour traverser l’ensemble de son œuvre. Cette invitation s’appuie sur la narration du Territoire du m² artistique, créé en 1977 comme le Centre Pompidou, qui suit la trajectoire de l’artiste depuis ses tableaux-écrans et autres espaces à remplir jusqu’aux actions-performances médiatiques et critiques, sur des territoires locaux comme planétaires. Le dispositif, entre espace réel et imaginaire, présente pour la première fois une sélection de documents d’archives et d’œuvres inédites. Elle offre au public l’occasion de découvrir ou de mieux comprendre ce parcours d’artiste autodidacte mené hors des institutions : 40 ans d’agitation et d’engagement !
Alicia Knock - Qu’est-ce que le Territoire du m², créé en 1977, et dont nous fêtons l’anniversaire en même temps que celui du Centre Pompidou ?
Fred Forest - Le Territoire est un espace symbolique divisé en m², son « mètre étalon ». Chaque m² est un lieu d’expression offert à des individus qui l’investissent par la parole, la musique, le dessin ou l’expression critique. Il s’agit d’un espace à remplir dans la lignée des espaces-blancs dans les journaux (Space-medias) que j’ai réalisés pour la première fois en 1972 dans Le Monde et qui étaient en quelque sorte le territoire du « cm² » : les lecteurs étaient invités à remplir 150 cm2 de papier journal. Ces blancs évoquaient pour moi les souvenirs de la censure quand les articles ne pouvaient pas paraître, les journalistes laissaient un blanc mais cherchaient aussi à créer un espace de projection personnel dans l’espace saturé de l’information.
AK - Pouvez-vous préciser le contexte d’apparition des Space-medias ?
FF - J’étais alors à la recherche de la façon dont un tableau pouvait évoluer et ne pas se figer en objet culturel. Le Monde et la presse en général se diffusaient alors dans un espace indéterminé : cette circulation n’était pas visualisable, elle relevait de la poésie et de l’abstraction. J’ai voulu transposer d’une façon plastique ce blanc : c’était un premier outil pour « montrer le vide », question que je décline ensuite de maintes façons.
AK - Le Territoire est donc un espace réel et imaginaire, local et planétaire ?
FF - Tout à fait. J’ai conçu d’abord mentalement le Territoire en imaginant un Territoire du m² en Suisse, puisque c’était une action critique contre la spéculation dans l’immobilier et dans l’art. J’ai ensuite cherché un lieu physique à investir ; c’est l’aventure du terrain d’Anserville à 50 km de Paris qui est devenu mon musée du m². Mais le Territoire a une dimension matérielle comme conceptuelle ; c’est un lieu et un non-lieu, un espace tout à la fois local et mondial. Je l’ai conçu de telle sorte qu’il puisse être configuré à des échelles différentes ; il pouvait être tracé sur une table, mais j’aime à dire qu’il peut aussi suivre la dérive des continents et devenir planétaire. Le Territoire est une île dans l’océan de la communication et du monde. Les différents messages se matérialisent sur place et se juxtaposent pour donner lieu au développement d’une sorte de maquette géante. Ces messages peuvent être de nature diverse : urbanistiques, politiques, sémantiques, sonores ou olfactifs… Le Territoire donne libre cours à toutes les projections de l’imaginaire. C’est un laboratoire d’idées. Comme le disait mon ami Pierre Restany, « le Territoire du m² c’est l’ouverture vers l’imprévu, vers la spontanéité, vers la poésie des êtres en commun, ou simplement la vie des êtres tout court. »
Quando
11:00 - 21:00, todos los días excepto martes