Cine / video
Black Dolls
Figures
21 mar 2018
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En écho à l’exposition Black Dolls, la collection Deborah Neff (La Maison Rouge, du 23 février au 20 mai 2018), le service de collection des films du Centre Pompidou s’associe à la commissaire Nora Philippe et organise un cycle de trois séances de cinéma au cours desquelles seront discutés les enjeux de représentation des Africains-Américains et notamment des féminités noires américaines, à travers une sélection d’œuvres historiques et contemporaines. Cette programmation a pour point de départ l’objet et la figure de la poupée, comme support de la construction de soi, intime comme politique.
On redécouvre aujourd’hui des poupées de tissu noires aux États-Unis, vraisemblablement conçues artisanalement par des Africaines-Américaines anonymes du 19e siècle jusqu’aux premières décennies du 20e siècle. Parfois transmises de génération en génération, pour la plupart disparues, ces « black dolls » représentaient, en résistance, la diversité et la beauté des communautés africaines-américaines à une époque où les poupées manufacturées blanches dominaient et où il était presque impossible de trouver des poupées de couleur noire qui ne soient pas racistes. Leur incroyable inventivité formelle et leur pluralité jettent une lumière nouvelle sur l’histoire féminine noire et sur la charge politique comme imaginaire que portent les poupées.
Qu'elle soit animée ou figée, la poupée se charge de récits intimes comme des scénarios sociaux et culturels de l’environnement dans lequel l’enfant grandit. Aux États-Unis, la poupée a été l’une des protagonistes de la fabrique des représentations raciales, mais aussi un objet de résistance. Réunissant un ensemble d’œuvres appartenant au champ du film et de l’art vidéo, ce programme interroge la manière dont les artistes se sont réappropriés la figure de la poupée pour travailler l’image de soi, en particulier féminine et noire, les dynamiques raciales au sein de leur monde et la construction des identités.
Séance présentée par Anne Lafont (historienne de l’art)
Akosua Adoma Owusu, Me Broni Ba (my white baby), 2009, 16mm (sur fichier num.), nb., son, 22min.
Kara Walker, Fall from Grace, Miss Pipi’s Blue Tale, 2011, nb./coul., son, 17min.
Howardena Pindell, Free, white and 21, 1980, vidéo, coul., son, 15.35min.
Ja' Tovia Gary, An Ecstatic experience, 2015, vidéo HD, coul., son, 6min.
Tracey Moffatt, Lip, 1999, video, coul./nb., son, 10min.
Anne Lafont est directrice d’études de l’EHESS. Pensionnaire de la Villa Médicis, elle rejoint l’Institut national d’histoire de l’art en 2007 pour y diriger les programmes de recherche dans le domaine de l’historiographie artistique et superviser la rédaction de la revue Perspective. Elle a récemment publié Fabric, Skin, Color : Picturing Antilles’s Markets as an Inventory of Human Diversity (2016), un article consacré à la contribution africaine dans la fabrique de l’art des Antilles pendant la période coloniale et esclavagiste. Son ouvrage L’art et la race. L’Africain (tout) contre l’œil des Lumières (à paraître en 2018) sera l’occasion pour l’histoire de l’art de revenir sur l’imaginaire pictural noir à l’échelle des révolutions atlantiques au sortir de la Révolution française.
Remerciements : Anne Lafont, Nora Philippe, La Maison Rouge (Paris) et Myriam Bejaoui.
Quando
20:00 - 22:00
Dónde
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