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« Elles font l'abstraction », l'expo dessinée par Pénélope Bagieu

Autrice à succès (la série des Culottées Sacrées sorcières), Pénélope Bagieu a visité « Elles font l'abstraction ». En exclusivité pour Le Magazine, elle nous livre sa version dessinée de cette exposition événement qui ambitionne de montrer l'apport à l'histoire de l'abstraction de plus d'une centaines d'artistes invisibilisées, comme Sophie Taeuber-Arp, Hilma af Klint, Ruth Asawa, Lioubov Popova ou encore Saloua Raouda Choucair.

± 4 min

Entre le Centre Pompidou et Pénélope Bagieu, c'est une histoire d'amour. Après « Elles font l'art », un MOOC à succès sur la place des femmes dans l'art au 20e siècle, la dessinatrice et autrice a signé une gigantesque fresque dans le Forum, en hommage à Frida Kahlo, Dora Maar, Niki de Saint Phalle, Orlan, Tamara de Lempicka ou Claude Cahun. C'est avec la série de bandes dessinées Culottées (2016-2017) que Pénélope Bagieu connaît le succès : traduits en dix-sept langues, les deux tomes troussent avec brio et humour le portrait de femmes qui ont marqué l’histoire en bravant les lois du patriarcat, de Joséphine Baker à Tove Jansson en passant par Peggy Guggenheim ou Annette Kellerman. Adaptées en dessin animé pour France 5, les Culottées lui ont valu le prestigieux prix Eisner en 2019. La place des femmes et leur représentation sont au cœur du travail de Pénélope Bagieu : « Les femmes restent très peu présentes dans les musées, hormis comme sujets. Il faut mener une action volontaire de revalorisation, il faut qu’il y ait une volonté politique de les remettre au premier plan. L’art était un système mis en place, entretenu, financé par des hommes selon leurs standards… Les quelques femmes ayant réussi à se faire une place ont dû ruser. Je suis toujours assez positive par rapport à la représentation des femmes dans les milieux artistiques parce que dès qu’on se penche un peu sur la jeune génération, on réalise qu’elles sont majoritaires. »

 

L’art était un système mis en place, entretenu, financé par des hommes selon leurs standards… Les quelques femmes ayant réussi à se faire une place ont dû ruser.

Pénélope Bagieu

 

En exclusivité pour Le Magazine, l'autrice croque quelques œuvres qui l'ont marquée en parcourant l'exposition « Elles font l'abstraction ». Un exercice qu'elle connaît bien pour l'avoir intensément pratiqué lorsqu'elle était étudiante à l’École nationale supérieure des arts décoratifs. À l'époque, elle prend même un laissez-passer annuel pour le Centre Pompidou : « J’ai fait quasiment tous ces exercices sur les expos du Centre, des comptes rendus d’expositions qui tenaient en une page, textes et dessins confondus. » Une histoire d'amour, vous dit-on. ◼