Paterson

Pour le premier, dans sa routine et sa déambulation urbaine – Paterson désigne à la fois la ville et le personnage – et dont les impressions laissées trouvent leur expression dans les poèmes ; pour le second, dans la gestion complexe de l’héritage matériel et intellectuel que laisse une poétesse décédée à une autre, plus jeune. Les fictions à l’œuvre puisent chacune à leur manière dans le réel et dans l’œuvre de poètes reconnus : William Carlos Williams, Ron Padgett de l’École de New York d’un côté, Juana Bignozzi, poétesse, traductrice et journaliste argentine de l’autre. Leurs poèmes occupent les espaces du film : feuilles, carnets, recueils mais aussi lectures, voix off, nous incitant aussi bien à regarder qu’à tendre l’oreille et à réfléchir à la question posée par Laura Citarella et Mercedes Halfon dans Las poetas visitana Juana Bignozzi : « Comment filmer un poème ? » 

Jim Jarmusch, Paterson
États-Unis - Allemagne - France, 2016, 118 min, DCP, coul., vostf
Avec Adam Driver, Golshifteh Farahani, Rizwan Manji

Paterson vit à Paterson, New Jersey, cette ville des poètes – de William Carlos Williams à Allen Ginsberg – aujourd’hui en décrépitude. Chauffeur de bus d’une trentaine d’années, il mène une vie réglée aux côtés de Laura, qui multiplie projets et expériences avec enthousiasme et de Marvin, bouledogue anglais. Chaque jour, Paterson écrit des poèmes sur un carnet secret qui ne le quitte pas.