Mark Rothko, "Untitled (Black, Red over Black on Red)", 1964

A la fin des années 1940, Rothko établit une proposition formelle qui constituera sa marque parmi les artistes américains liés au mouvement de l'expressionnisme abstrait : des aplats rectangulaires aux limites imprécises, superposés à un fond. Le « ground-colour », la base vibrante de la couleur, sujet mythique de la peinture, émerge comme « l'expression simple d'une pensée complexe » écrit Rothko. Entre 1950 et 1970, son œuvre progresse vers un assombrissement des valeurs chromatiques.

Entrée tout récemment dans les collections du musée par dation en 1997, l'oeuvre Untitled (Black, Red over Black on the Red), 1964, témoigne de ce processus de travail, orchestrant ici des modulations de lumière colorée, rouge, immatérielle, sous le noir, sourd et profond.

Présentée dans l'exposition Traces du sacré, l'œuvre est ici commentée par Eric De Chassey, commissaire, entre autres, de l'exposition Made in USA : l'art américain, 1908-1947 : Bordeaux, Musée des beaux-arts, 2001 et auteur de La peinture efficace : une histoire de l'abstraction aux Etats-Unis (1910-1960), Gallimard, 2001.

Par Eric de Chassey, professeur d'histoire de l'art contemporain à l'Université François Rabelais, Tours.

Autour de l'exposition Traces du sacré.