Film | Poésie sonore

À la différence des précurseurs lettristes, les poètes sonores ne se sont pas frontalement attaqués au medium cinématographique, privilégiant les possibilités du magnétophone pour leurs expérimentations. Gil J. Wolman et François Drufrêne, dans leurs propositions iconoclastes, au regard de l’image comme de la séance cinématographique (L’Anticoncept et Tambour du jugement premier, respectivement), donnent priorité à la voix et « expérimentent la performativité » (selon l’expression de l’historienne Cristina de Simone). Henri Chopin et Bernard Heidsieck abordent le médium exclusivement par le biais de collaborations, avec Gianni Bertini pour le premier, Françoise Janicot pour le second. Leurs approches divergent : Bertini vise à synchroniser les rythmes machiniques, corporels, sonores et visuels, alors que l’œil-stylo-caméra de Françoise Janicot travaille la désynchronisation et l’image-portrait en dialogue avec deux poèmes sonores de Bernard Heidsieck.

Programme :
Jean-François Bory, Saga, 1968, 16mm, nb, sil, 8 min 51 s
Serge Béguier, Gianni Bertini, Henri Chopin, L'Énergie du sommeil, 1966, 16 mm, coul., sonore, 5 min 50 s
Françoise Janicot et Bernard Heidsieck, Portrait minute à Apollinaire, 1968, 16 mm, nb, son, 3 min 24 s
Françoise Janicot et Bernard Heidsieck, Carrefour de la chaussée d'Antin, 1973, Super 8 numérisé, coul., sonore, 32 min 20 s