Exhibition / Museum
Festival Hors Pistes, 15e édition
Le peuple des images
24 Jan - 9 Feb 2020
The event is over
For its fifteenth edition, the Hors Pistes festival explores, confronts and questions how the metamorphoses of artistic experimentation and individual uses influence contemporary images, from cinema to series, video and computer-generated images, etc. What are, who are these vast and endless amounts of images that surround us? To speak of “Image People” is to ask how visual culture models collective movements, and to focus on the multiple images that populate our daily lives and our imagination, permeating our relationships and our subjectivities, transforming us into living pictures.
De Khartoum à Santiago, de Beyrouth à Hong-Kong, d’Alger aux Champs-Elysées : depuis un an et demi, des vagues humaines déferlent dans les rues et les places, comme sur les écrans de télévision ou de smartphones. De ces rassemblements, les images ne se contentent pas de porter le témoignage : parce que ces nouveaux peuples éphémères se filment et sont filmés, se fictionnent et sont fictionnés par d’autres, leurs images jouent comme autant de liens et de relais.
Prendre la mesure de cette foule qui peuple aujourd’hui nos regards : c’est ce que proposera cette quinzième édition de Hors-Pistes, festival dédié chaque année à explorer les images en mouvement et rencontrer celles et ceux qui en font la matière de leur création, de leur pensée ou de leur écriture.
Exposition : bain de foules
Dans les espaces ouverts du Forum -1, les photogrammes du prochain film du réalisateur Tariq Teguia marqueront silencieusement les clameurs du peuple algérien, ouvrant sur une exposition conçue comme un véritable bain de foules : foules interactives (installations de Samuel Bianchini ou Lorena Zilleruelo), filmées par des amateurs ou modélisées en 3D par l’artiste Clemens Van Meyer ; foules d’incompté.es insistant à se faire reconnaître dans l’installation de Forensic Architecture et dans les oeuvres féministes de Kate Cooper, ou hybrides et méconnaissables dans celles de John Rafman et de Bertrand Dezoteux. Foules infographiées chez l’artiste turc Refik Anadol qui dresse une carte de l’espèce humaine à partir de nos data.
When
24 janvier 2020 à 18h
25 janv. - 9 fév. 2020 de 11h à 21h
Where
Les installations
REFIK ANADOL
Refik Anadol travaille in-situ aussi bien avec des sculptures algorithmiques, des lives audiovisuels et des installations immersives. Son travail explore les frontières entre le numérique et les entités physiques, en provoquant une relation hybride entre architecture et arts multimédia. En mélangeant art numérique et architecture, il questionne un futur architectural post-digital dans lequel toute réalité est numérique. Il invite les spectateurs à visualiser une réalité alternative. Toute surface et tout mur, sont prompts à devenir des canevas, des supports à la création artistique.
Infinite space, 2019
Film sonore, couleur, 11 minutes
L'un des plus grands artistes anglais du XVIIIe siècle, William Blake, a déclaré: « Si les portes de la perception étaient nettoyées, tout semblerait infini. » Infinite Space revisite la déclaration de Blake et cherche à « nettoyer » les portes de la perception avec les outils disponibles pour les artistes du XXIe siècle. Souvenirs et rêves sont revisitées à travers l'esprit d'une machine en utilisant des ensembles de données allant des souvenirs humains, des photographies de Mars, des archives culturelles et des activités de surface de la mer comme des sculptures de données et des peintures numériques. Infinite Space invite les publics à ouvrir leurs sens à la transformation sans fin et aux possibilités infinies de l'intersection de l'homme et de la machine.
SAMUEL BIANCHINI
Samuel Bianchini est un artiste inscrit, selon ses mots, dans une « esthétique opérationnelle » qui vise à prendre en considération les dispositifs technologiques, les modes de représentations, les nouvelles formes d’expériences esthétiques et les organisations sociopolitiques. La plupart de ses installations sont interactives car il souhaite que les spectateurs et spectatrices contemplent et réfléchissent autant qu’ils et elles agissent.
Niform, 2007
Installation interactive, couleur
Niform est l’image floue d’une foule uniforme. Lorsqu’on s’en approche, nos corps détectés en recouvre une partie qui devient de plus en plus nette selon notre avancée. On est alors confronté à une rangée de policiers en tenue antiémeute, que l’ont perçoit dans une multitude de profondeurs de champs, et qui représente la manière dont chacun et chacune y fait face singulièrement.
JOY BUOLAMWINI
Joy Buolamwini est une informaticienne et militante numérique. Elle a fondé l’Algorithmic Justice League, une organisation qui combat les préjugés dans les décisions de logiciel informatique. Sa thèse développe une méthodologie permettant d’inclure une reconnaissance faciale plus large en termes de race et de genre dans les services artificiels des compagnies comme Microsoft, IBM ou Amazon.
The coded Gaze, 2016
Film sonore, couleur, anglais sous-titré français, 2 minutes 41
Dans The Coded Gaze, Joy Buolamwini porte un masque blanc pour souligner que son visage n’est pas détecté par le biais des algorithmes des caméras. Elle nous invite à développer des codes permettant de détecter les visages de personnes noires, et de stimuler notre état d’esprit en se demandant toujours : « que manque-t-il ? ».
AI, Ain't a woman ?, 2018
Film sonore, couleur, anglais sous-titré français, 3 minutes 32
AI, Ain’t a woman ? est un poème soulignant que l’intelligence artificielle produit des informations erronées sur les images de femmes noires iconiques comme : Oprah, Serena Williams, Michelle Obama, Sojourner Truth, Ida B. Wells et Shirley Chisholm.
KATE COOPER
Kate Cooper est une artiste de Liverpool. Depuis quelques années, elle a décidé de travailler uniquement sur des images générées par ordinateur. Elle revendique alors de pirater le langage de l'« hyper capitalisme ». Reproduisant des corps numériques emprunt du langage publicitaire, elle s’intéresse au rapport entre le désir et la violence réelle que celles-ci produisent sur notre subconscient. « Quelle est ma relation à ces images ? Que représentent-elles ? Je crois que la question ne porte pas sur l’identification féminine que l’on peut ressentir face à ces images, mais plutôt sur la façon dont nous y participons »
Symptom Machine, 2017
Film sonore, couleur, 10 minutes 11
Des personnages de femmes aux traits normées à la perfection des images digitales sont soumises à des violences, et tentes de résister, se relever, pour affronter de nouveaux obstacles. Les images de ces corps sont dans une ambivalence : elles sont communicatrices et site de conflits.
Infection Drivers, 2019
Film sonore, couleur, 7 minutes 29
Un personnage de femme hyperstylisée par la 3D apparaît meurtri et abimé. Elle porte un costume de muscle transparent et essaye de le retirer, mais celui-ci lui colle à la peau. Le son de ces palpitations cardiaques résonne comme une alarme. Kate Cooper nous plonge dans une ambiance claustrophobique pour dénoncer la manière dont l’industrie capitaliste impose des normes anxiogènes aux femmes.
BERTRAND DEZOTEUX
Bertrand Dezoteux est un vidéaste qui travaille sur les images vivantes, qui mutent et se recomposent au fil des clics. Il crée des écosystèmes où les images ne savent pas ce qu’elles veulent, où elles errent, affamées d’un désir qu’elle n’arrive pas à nommer. À la frontière du documentaire, de la fiction et de la science-fiction, les films expérimentaux de Bertrand Dezoteux s’inspirent des logiciels de modélisation 3D pour créer des objets visuels hybrides. Ses réalisations reposent sur une forme de maladresse volontaire et ne visent pas le réalisme.
Zootrope, 2019
Animation sonore, couleur, son, 15 minutes
Zootrope explore les origines de l’animation en se référant à l’invention éponyme, ancêtre du cinéma. Le film décrit un monde où coexistent personnages numériques en 3D, êtres photographiés et animaux filmés. Le cheval, personnage principal, dont le galop est calqué sur les chronophotographies d’Étienne-Jules Marey, parcourt cet environnement composé d’images hétérogènes, photographies d’humains sans visages, rebuts d’internet, séquences tournées dans les Pyrénées. Ce cheval virtuel, qui a la voix d’une fillette, philosophe sur le statut des animaux.
Harmonie, 2018
Animation sonore, couleur, son, 20 minutes 36
Harmonie relate les premiers pas de l’homme sur l’exoplanète éponyme. Elle tient son nom de ses paysages aux géologies arc-en-ciel, mais aussi d’une bizarrerie génétique qui permet à ses habitants, aux voix enchanteresses, de se reproduire entre eux sans distinction d’espèces.
FORENSIC ARCHITECTURE AND THE NEW YORK TIMES
Forensic Architecture -l’architecture d’investigation en français- est un domaine de recherche qui s’est créé à l’Université Goldsmith de Londres. Il vise à défendre des cas de violations de droits humains ou environnementaux, en apportant des preuves architecturales. Leur présentation implique généralement : une nouvelle analyse de l’enquête officielle, la production de supports concrets et numériques, de l’animation 3D, des environnements de réalité virtuelle, et des plateformes cartographiques.
The killing of Rouzan al-Najjar, 2018
Investigation médiatique, sonore, couleur, 2018
Le soir du 1er juin 2018, un grand groupe de manifestants palestiniens se sont rassemblés sur l'un des cinq principaux sites de protestation, près du village de Khuzaa. À 18 h 31, un coup de feu a été tiré au-delà de la barrière frontalière vers la foule. La balle a tué Rouzan al-Najjar, 21 ans, médecin volontaire. Deux de ses collègues médecins, Mohammed Shafee et Rami Abo Jazar, ont été blessés en même temps. Le New York Times a commandé à Forensic Architecture d’entreprendre une analyse spatiale de la scène de la mort d'al-Najjar. En recréant numériquement le site de protestation à partir de preuves vidéos, Forensic Architecture a utilisé la précision de l'emplacement des victimes et des coups de feu, comme moyen pour suivre la trajectoire de la balle et retracer son origine, pour remonter jusqu’au sniper.
NICOLAS GOURAULT
Nicolas Gourault est un artiste formé dans des écoles d’art contemporain comme le Fresnoy, ou l’Ecole nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy ; mais également à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Son travail est empreint de cette double formation et se veut de créer des ponts entre technique artistique et politique, en apportant une critique documentaire des nouveaux médias. Il s’intéresse notamment à la manière dont la simulation permet de transformer les modes de représentations et contrôler les espaces afin de limiter les imprévus.
Not the hurting kind, 2019
Film sonore, couleur, 22 minutes
Une production le Fresnoy
Not the hurting kind confronte les témoignages de supporters de football aux outils industriels utilisés pour la représentation de foules virtuelles. Ces derniers servent habituellement à fabriquer l’image d’une foule idéale dans des publicités, ou bien à gérer les flux au sein d’un espace en anticipant le déplacement des corps. En contrepoint à ces images virtuelles, des supporters du Liverpool FC font le récit de leur expérience marquée par un événement tragique. La technologie de simulation est détournée en outil archéologique pour explorer la mémoire des supporters. La confrontation de deux formes de savoirs sur la foule, l’un distant et analytique, l’autre vécu et incarné, pose la question de ce qui constitue l’expression d’une communauté et évoque la manière dont cette forme, vivante et fluide, se heurte aux infrastructures qui cherchent à l’encadrer.
DASHA ILINA
Dasha Ilina est une artiste digitale russe qui habite à Paris. Elle réfléchit aux conséquences de l’électronique numérique dans notre quotidien, et a notamment créé le Centre pour les douleurs technologiques, qui propose des solutions aux problèmes de santé provoqués par la technologie.
Are you watching ?, 2016
En collaboration avec Tatiana Astakhova
Vidéo sonore, couleur, 3 minutes 34
Film sonore, couleur, prise d’images en direct enregistrées en temps réel, 3 minutes 33
Dans Are you Watching ?, Dasha Ilina enregistre en temps réel mais de Paris, la performance que fait son amie Tatiana Azstakhova à Moscou. Ce travail vise à questionner la scopophobie que l’on peut développer face à l’observation constante de nos activités par les caméras de vidéosurveillances dans l’espace public. Les deux artistes expérimentaient également la peur d’être repérés comme activiste politique par les autorités de Moscou.
CECILE PARIS
Cécile Paris s'attache aux potentiels fictionnels de l'image et du son. La ville et ses cultures est, pour elle, un terrain de jeu à découvrir, expérimenter et inventer. Elle puise dans les formes dites populaires dans un véritable travail de reprise, au sens musical du terme. Rejouant et rechargeant un héritage culturel occidental, elle mène en creux une mise en question de la (dé)construction de l'identité. Avec une esthétique bien balancée, un rapport d'énergie et de sentiment créé par le son et l'image, l'écriture en image de Cécile Paris travaille le micro-récit qui s'épanche au frottement de la rêverie personnelle. Pas de montage, pas d'effets, pas d'histoire mais comme une chanson, un refrain fait d'images, elle offre une vision personnelle d'un monde où flotte un parfum de regret, quelque chose de romantique mêlé à une rébellion masquée.
Dans les trois vidéos présentées dans l’exposition, le mouvement circulaire est central, du rond-point au tourne disque.
Entournée, 2003
Vidéo sonore, couleur, 6 minutes
Le mal du pays, 2006
Film sonore, couleur, 3 minutes 50
Rond-point à Calcutta, 2019
Film sonore, couleur, 3 minutes 2019
QUAYOLA
Quayola est un artiste visuel italien qui s’est formé à l’Université des Arts de Londres. Il s’intéresse particulièrement aux différences entre la perception humaine et celle des machines, et déploie une nouvelle esthétique avec des images en ultra haute définition. La technologie lui sert toujours à explorer les tensions et équilibre entre des forces opposées : le réel et l’artificiel, le figuratif et l’abstrait, l’ancien et le nouveau.
Promenade, 2018
Vidéo 4K, sonore, couleur, 20 minutes 36Courtesy Galerie Charlot
Promenade, nous fait entrer en immersion dans le regard d’un drone qui se balade en forêt et scrute minutieusement ce paysage. La nature, observée et décodée avec détachement, apparait comme une sculpture digitale mouvante qui propose de nouvelles représentations des paysages.
JON RAFMAN
Jon Rafman est un artiste canadien ayant étudié la philosophie et la littérature, dont le travail engage des réflexions sur le monde contemporain et la place de la technologie dans la vie quotidienne. Monde virtuel de Second Life ou images issues de Google Street View forment, avec son imagination débordante, le terreau de ses œuvres qui questionnent les passions de nos sociétés.
Poor Magic, 2017
Animation sonore, couleur, 7 minutes 8
Dans Poor Magic, des simulations générées par ordinateur brutalisent des foules. Il s’agit d’un bref récit inspiré par une vision populaire dystopique, explique Rafman, « où l’humanité a totalement été téléchargée et où une intelligence supérieure extérieure a pris le contrôle de nos consciences. ».
CLEMENS VON WEDEMEYER
Artiste et réalisateur, il a étudié la photographie et la science des médias à la Fachhochschule Bielefeld et à l’académie des Beaux-Arts de Leipzig. Il a pris part à plusieurs expositions collectives, parmi lesquelles la première biennale de Moscou (2005), la biennale de Berlin (2006) et la documenta (13) (2012). Des expositions monographiques lui ont également été consacrées, notamment au MoMA PS1 à New York, à l’ARGOS Centre for Art and Media à Bruxelles, au Barbican Art Center à Londres, au Kunstverein de Francfort, au musée d’Art contemporain de Chicago et à la Kunsthalle de Hambourg.
70.001, 2019
Vidéo, sonore, couleur.
Les manifestations du lundi en Allemagne de l’Est sont une série de manifestations pacifiques qui ont eu lieu entre 1989 et 1991 contre le gouvernement de la République démocratique allemande (RDA).
70.001 est une vue spéculative sur les événements de 1989, avec la perspective d’aujourd’hui. L’animation par ordinateur est utilisée pour simuler Leipzig comme une zone intérieure dans laquelle des centaines de milliers de prétendu agents digitaux se déplaceraient. La foule gonfle continuellement jusqu’à la parade de manifestants et manifestantes jusqu’à ce que les visages faces eux-mêmes processions. L’animation est accompagnée d’interviews de témoins contemporains et de discussions sur la culture digitale.
LORENA ZILLERUELO
Née au Chili en 1974, elle s’installe à Paris à l’âge de 18ans. Artiste plasticienne, vidéaste et réalisatrice, son œuvre fait appel à l’action politique et à la mémoire collective. Elle réalise divers dispositifs, proches de l’intime, au travers desquels elle invite à la participation active du spectateur. Elle est diplômée de l'école supérieure d'art de Grenoble, de l'école nationale supérieure d'art de Paris-Cergy, du Studio des arts contemporains-Le Fresnoy et de La Fémis.
Elan et élégie, 2008
Installation interactive, couleur, sonore
L’œuvre Elan et élégie est une installation vidéo de très grand format. Le spectateur est confronté à l’image d’une foule de travailleurs en mouvement qui avance vers lui. Les sons des voix mêlées d’une foule en révolte sont diffusés. À cette rumeur se superpose une douce mélodie fredonnée par une voix féminine. L’œuvre est interactive. L’observateur de la scène a ainsi l’impression de faire corps avec cette foule, de participer à cette marche. Les acteurs filmés par l’artiste rejouent une œuvre picturale de Giuseppe Pellizza da Volpedo, Il quarto stato. Cette œuvre réalisée entre 1895 et 1901 est devenu un symbole d’engagement pour les luttes ouvrières. Ayant grandi sous la dictature Chilienne d’Augusto Pinochet, Lorena Zilleruelo cherche à rendre hommage et à faire revivre la mémoire de son peuple. Par son installation vidéo interactive, l’artiste donne du mouvement à une œuvre du passé, symbole du droit de grève. L’artiste invite les spectateurs à suivre un nouvel élan, à croire à nouveau en leurs utopies. Elle souhaite insuffler un élan, un certain engagement.
TARIQ TEGUIA
Tariq Teguia est un cinéaste né à Alger en 1966. Il est l'auteur – en plus de plusieurs courts-métrages - de trois longs-métrages de fiction : Rome plutôt que vous (2006), Inland (2008), Révolution Zendj (2013). Ces films ont toujours été accompagnés ou précédés de travaux photographiques.
La clameur. Premiers fragments, 2019
Compostions photographiques, noir et blanc.
Photographier ou filmer dans les rues d'Alger n'a jamais été un geste quelconque. Les réticences à se laisser saisir y étaient nombreuses, les contrôles - policiers ou non – l'étaient tout autant. De ce point de vue, depuis le 22 février 2019, date des premières manifestations contre un cinquième mandat du désormais ex-président Abdelaziz Bouteflika, une transfiguration est en cours. Conditions parfois confondues, femmes et hommes de tous âges s'exposent plus volontiers. À leurs propres regards en première instance, lorsqu'ils se prennent en photo avec leur téléphone comme s'il fallait témoigner avant tout de leur présence singulière dans la clameur collective. Au notre en second, tentant de donner forme à l'immense doléance, à la sommation à comparaître, à l'exultation et aux élancements et aux tumultes, à l'expression en majesté des corps et des visages, tantôt relâchés, tantôt tendus. Les luttes algériennes – résonances locales des soulèvements épars du siècle ? - anciennes et jamais démenties contre l'arbitraire, se voient réitérées sous d'autres allures. Mais, ne nous y trompons pas, l'inquiétude habite aussi la procession politique. Le regard se trouble, le geste se fait plus hésitant. Ce qui, au présent, se joue ici, ne préfigure aucune certitude sur l'Algérie à venir.
Enfin, ces images arrêtées – chapelet ramassé de photographies et de vidéogrammes – sont la naissance d'un film. Déjà, fragmentairement, elles redoublent et anticipent en silence les durées et les rythmes cinématographiques d'une Algérie qui fait cortège solennel, en masse, cherchant dans la confusion à s'ordonner. Que disent les élans de ces jeunes hommes, l'attitude de cette jeune femme ? Je ? Nous ? Et puis, de quoi les habiterons-nous ?
MUR D'IMAGES
Extraits vidéos amateurs, 2018-2020
Vidéo, couleur
Pseudos youtube : AFP, guillaume audi, Cosas de comunistas, Compagnie Dicilà, Roberto Goldoni, jo .t, Riad Mansour, Jacinto Martin, Cara Mathia, Narimene Mouaci Bahi, N E W s H ALL iens 365, NewsClickin, Parstoday French, QuickTake by Bloomberg, Redfish, Sonu Sheokand, Maisha Talita Kenya, Tunnel TV, Vallenatiando Con Los Mojica, Výprava do ekvádorské Amazonie.
Riot-Civil Unrest, 2017
Genre : Jeu de stratégie en temps réel
Concepteurs : Leonard Menchiari, Marco Agricola
Développeurs : Leonard Menchiari, Ivan Venturi, Marco Agricola
Modes : Solo, Multijoueur
Plates-formes : Android, iOS, Microsoft Windows, Linux, Mac OS, Ouya
Éditeurs : Leonard Menchiari, Merge Games
Revivez les grandes émeutes du côté de la police ou des manifestants dans cette simulation stratégique. Riot est un jeu de simulation d'émeutes. Basé sur les faits réels de ces dernières années, le jeu vous fera prendre le contrôle d'unités policières ou de manifestants. Il s'inspire beaucoup des événements des dernières années, comme les Indignés d'Espagne ou le Printemps Arabe.
Deux postes à disposition.