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Chaise Ombre

1955

Charlotte Perriand

Fruit du second séjour de Charlotte Perriand au Japon, ces chaises empilables en contreplaqué noir s’inspirent des formes du mobilier du Japon traditionnel.

 

Leur nom, « chaise ombre », vient d’ailleurs du théâtre Bunraku (théâtre de marionnettes de grande taille du 17e siècle) dans lequel les montreurs de marionnettes, vêtus de noir, s’effacent dans la pénombre. Très impressionnée par la pensée de l’espace dans la culture japonaise, Charlotte Perriand entend, avec cette pièce comme avec d’autres montrées en 1955 dans l’exposition « Synthèse des arts » à Tokyo, contribuer à mettre en dialogue la notion même de meuble dans les deux cultures.

 

D’une hauteur d’assise occidentale, la chaise Ombre évoque la laque noire de la maison traditionnelle japonaise et ses formes minimales, au plus proche des contraintes de la matière. Pour sa réalisation, Charlotte Perriand met à profit l’acquisition récente par la firme Tendo d’une machine à cintrer venue des États-Unis. Elle tire cette chaise d’une seule feuille de contreplaqué, dans un geste qui évoque l’épure de la calligraphie traditionnelle japonaise.

Éditée par la galerie Steph Simon, cette chaise ne rencontre cependant pas un grand succès en raison de sa trop grande fragilité ; les exemplaires japonais issus de la série limitée éditée par Tendo, dans une autre teinte, ont mieux survécu à l’usure et au temps.